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Climat : 2023 année record.

Les mesures de température.

Parmi les conséquences du changement climatique, il y en a une dont on parle beaucoup : l'élévation de la température moyenne de la surface de la Terre. Depuis le XIXème siècle, des organismes comme les agences météorologiques nationales collectent les mesures de température à travers le monde. C'est le cas du célèbre MET Hadley Centre britannique qui enregistre les températures depuis 1850. Il s'agit de l'agrégation de deux jeux de données, le CRUTEM, mesures des températures de l'air à la surface terrestre, et le HadSST, mesures de la température de l'eau de surface des océans. Ces données sont extrapolées, pondérées et moyennées à la fois dans le temps et dans l'espace pour nous donner la série temporelle HadCRUT [1].

Sont ici représentées les écarts de températures mensuels et annuels par rapport à la moyenne 1850-1900 (ère préindustrielle) ainsi que l'incertitude, due aux marges d'erreur des capteurs et aux extrapolations. Pour mieux visualiser les tendances, les moyennes glissantes sont aussi représentées, sur un nombre de mois que l'on peut ajuster.

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Les Accords de Paris bientôt dépassés ?

Les accords de Paris, établis par 196 pays lors de la COP21 de 2015, ont fixé comme objectif principal de maintenir "l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C " et de la limiter "à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels" (ligne rouge sur le graphique). Malheureusement, cette dernière limite est déjà presque atteinte : +1,46°C sur l'année 2023 avec un record absolu de +1,7°C en septembre 2023 et +1,2°C sur la dernière décennie 2013-2023.

D'ailleurs, la température n'augmente pas régulièrement. Par exemple, sur la période 2005-2014, elle semblait s'être stabilisée autour de +0,9°C, et sur 2016-2022, autour de +1,2°C, en prenant la moyenne glissante sur 3 ans. Certains s'en sont même servi comme argument pour douter de la réalité du réchauffement climatique [2]. Mais ces paliers relatifs sont interrompus par de fortes hausses. En effet, si l'accumulation régulière dans l'atmosphère du CO2 et d'autres gaz à effet de serre dus aux activité humaines explique la hausse générale de la température moyenne, d'autres phènomènes viennent s'ajouter.

Les autres causes des variations de température.

Les éruptions vocaniques, en projetant de grandes quantités d'aérosols dans l'atmosphère, contribuent à un refroidissement temporaire, comme par exemple l'éruption du Pinatubo (Philippines) en 1991 suivie par une baisse d'environ 0,3°C en 1992.

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Eruption du Mont Pinatubo en juin 1991

L'évolution cyclique de la température de surface des océans joue aussi un rôle important, avec pour l'Altantique l'AMO (Atlantic Multidecadal Oscillation) et pour le Pacifique le PDO (Pacific Decadal Oscillation) qui influent sur le climat et donc la température global sur des périodes de l'ordre de quelques décennies. De même, l'ENSO (El Nino Southern Oscillation), d'une pérodicité de 3 à 7 ans et plus connu sous les noms de El Nino / La Nina a contribué à limiter la hausse des températures entre 2016 et 2022 [3].

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Localisation et variabilité des AM / PDO / ENSO [4]

Les cycles solaires (apparition et disparition des tâches solaires tous les 11 ans environ) jouent aussi un rôle. Si l'évolution de la température globale semble grossièrement corrélée à la puissance solaire reçue sur Terre (en W/m2) jusqu'en 1960, ce n'est plus du tout le cas ensuite, preuve que les cycles solaires ne jouent pas un rôle significatif dans l'évolution récente du climat.

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Corrélation entre cycles solaires et températures [5]

Enfin, autres causes anthropiques, l'émission d'aérosols liés à la combustion imparfaite du charbon et des produits pétroliers ont pu limiter le réchauffement, notamment sur la période 1945-1975. De même, les changements d'usage des sols (déforestation, agriculture) ont aussi un impact sur le climat et la température globale en capturant ou libérant des stocks de CO2 dans l'atmosphère.

Conclusion

Quoiqu'il en soit, l'augmentation spectaculaire de la température moyenne de +1°C sur les 50 dernières années est essentiellement due aux émissions de gaz à effet de serre. Bien sûr, à l'échelle des ères géologiques cette augmentation est modeste [6], mais à l'échelle des civilisations humaines, elle est considérable et de plus appelée à se poursuivre tant que nous continuerons à émettre des gaz à effet de serre.
Espérons que nous parviendrons à nous adapter...

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Publié le 5 avril 2024.